L’accessibilité cognitive : le web au service de tous

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Doria Akretche

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Nous avons déjà parlé de l’accessibilité pour les handicaps physiques dans le cadre de notre série d’article sur le design numérique éthique. Mais l’accessibilité web ne s’arrête pas là. Un aspect souvent oublié est au centre de cet article : l’accessibilité cognitive.

De quoi parle-t-on ? Du TDAH, de la dyslexie, des troubles de la mémoire…Mais pas seulement.

Nous sommes tous concernés. Fatigue, stress, maladie ou simple distraction : nous avons tous des moments où notre cerveau est moins disponible.

Concevoir un site en pensant à l’accessibilité cognitive, ce n’est pas seulement aider les personnes atteintes de troubles permanents. C’est améliorer le confort de tous vos utilisateurs, tous les jours.

Le W3C l’explique très bien dans cette vidéo (Anglais sous-titré Français) :

Source de la vidéo : W3C

De quels troubles parle-t-on ?

Le W3C recense plusieurs types de troubles qui rendent la navigation difficile. On retrouve notamment :

  • Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ;
  • Les troubles du spectre autistique (TSA) ;
  • La dyslexie, la dyscalculie et autres troubles de l’apprentissage ;
  • Les troubles de la mémoire (incluant les oublis liés à l’âge ou la démence) ;
  • Les lésions cérébrales.

Pour les personnes atteintes de ces troubles, permanents ou temporaires, un site web peut vite devenir un champ de mines.

Quels sont les obstacles les plus courants ?

Même si leur intelligence n’est pas affectée, ces utilisateurs rencontrent des barrières frustrantes :

  • Formulaires trop longs ou complexes.
  • Navigation incohérente (un menu qui change de place par exemple).
  • Phrases complexes, jargon technique ou métaphores.
  • Longs blocs de texte sans pause visuelle (images, titres).
  • Contenus clignotants, vidéos en lecture automatique (autoplay) ou sons impossibles à couper.

Adapter nos designs pour lever ces obstacles est donc primordial.

Comment améliorer l’expérience utilisateur grâce à l’accessibilité cognitive ?

En plus des normes d’accessibilité bien connues (comme le WCAG ou le RGAA), il existe plusieurs stratégies spécifiques au cognitif.

Il n’y a pas de solution magique, mais un ensemble de bonnes pratiques qui changent tout.

1. Simplifier et réduire la charge cognitive

L’objectif : minimiser l’effort mental.

  • Langage clair : Phrases courtes et directes. Pas de jargon (ou expliquez-le). Évitez le sarcasme et les métaphores.
  • Design épuré : Évitez l’encombrement visuel “visual clutter” (animations superflues, trop de pubs) qui distrait.
  • Contenu digestible : Divisez l’information en petits blocs. Préférez les paragraphes courts et les listes à puces.
  • Zéro effort de mémoire : Ne forcez pas l’utilisateur à retenir une info d’une page à l’autre (ex: un code de vérification).

2. Structurer avec cohérence

La prévisibilité rassure et guide l’utilisateur.

  • Cohérence : Le menu, le logo et l’aide doivent toujours être au même endroit.
  • Structure de titres (H1, H2…) : Une hiérarchie logique permet de “scanner” la page et de comprendre son contenu d’un coup d’œil.
  • Espace blanc : Aérez votre contenu ! L’espace sépare les idées et améliore la lisibilité (crucial pour la dyslexie).
  • Processus clairs : Pour un achat ou une inscription, divisez-le en étapes courtes. Montrez la progression (ex: “Étape 2 sur 4”).

3. Soigner les visuels et les médias

Le texte n’est pas toujours la meilleure solution.

  • Illustrer le propos : Utilisez des icônes, images ou vidéos pour renforcer le message texte, pas seulement pour décorer.
  • Lisibilité : Choisissez des polices simples (sans-serif), une taille suffisante (14pt min) et un bon contraste texte/fond.
  • La couleur ne fait pas tout : Mettez une info en rouge si vous voulez, mais ne vous basez jamais uniquement sur la couleur pour transmettre un message (pensez au gras ou à une icône).

4. Donner le contrôle à l’utilisateur

L’utilisateur doit rester maître de son expérience.

  • Pas de distractions forcées : Limitez les animations, les pop-ups et les sons.
  • Pas d’actions automatiques : Évitez le défilement infini et, surtout, la lecture automatique (autoplay) des vidéos et des sons.
  • Pas de stress temporel : Si un délai est nécessaire (ex: panier), laissez l’utilisateur le prolonger facilement.
  • Boutons clairs : Les zones cliquables doivent être grandes, espacées et faciles à identifier.

5. Guider et aider

Ne partez jamais du principe que l’utilisateur “sait”.

  • Instructions simples : Expliquez ce qui est attendu au début d’une tâche.
  • Messages d’erreur utiles : N’écrivez pas simplement “Erreur”. Écrivez plutôt “Le mot de passe doit contenir 8 caractères” en langage simple par exemple.
  • Aide accessible : Un lien “Aide” ou un chatbot IA doit être facile à trouver sur chaque page.
  • Confirmation : Demandez toujours confirmation avant une action irréversible (ex: “Voulez-vous vraiment supprimer ce fichier ?”).

Pour aller plus loin, le W3C propose un guide détaillé et exhaustif reprenant toutes les recommandations, accompagnées d’exemples et d’explications pour une utilisation optimale (en anglais) : https://www.w3.org/TR/coga-usable/

Comment tester l’accessibilité cognitive ?

Les outils de tests automatisés sont un bon début. Ils vérifient les contrastes, la structure des titres ou les textes alternatifs, mais ils ne remplacent jamais les vrais utilisateurs.

Un outil ne peut pas vous dire si votre texte est “trop compliqué” ou si votre formulaire est “stressant”. Il ne peut pas mesurer la charge cognitive.

La stratégie la plus efficace est donc d’impliquer des utilisateurs ayant divers handicaps cognitifs dans vos tests. Leurs retours directs sont irremplaçables pour valider vos choix de conception.

L’accessibilité cognitive est la clé d’une expérience utilisateur réussie. Chez Wess Soft, nos experts auditent et optimisent votre site ou application pour garantir un design inclusif, simple et agréable pour chaque utilisateur. Contactez-nous pour parler de l’accessibilité de votre projet !


Ressources complémentaires : A11Y collective, Section508, WebAIM, TPGi

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